2003
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Sylvie Morel, « La France et le Quebec : des logiques de réciprocité semblables entre l'État et les pauvres ? », Santé, Société et Solidarité, ID : 10.3406/oss.2003.915
En France et au Québec, les stratégies en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sont différentes. Ce constat général est établi à partir de l’examen de quelques caractéristiques clés des institutions de l’assistance sociale en France et au Québec. En particulier, l’auteure tente de recadrer les stratégies française et québécoise dans la perspective plus large des coutumes assistancielles spécifiques dans lesquelles elles s’inscrivent et dont elles tirent leur signification profonde. Pour ce faire, elle s’appuie sur des recherches menées précédemment sur les politiques d’assistance des États-Unis, de la France, du Canada et du Québec. Ces recherches sont basées sur un cadre théorique hétérodoxe en économie, la théorie institutionnaliste de J. R. Commons, dont on redécouvre aujourd’hui l’actualité et qui est très féconde pour analyser les politiques sociales. Dans l’article, l’auteure procède en trois étapes. Premièrement, elle précise l’importance que revêt désormais le principe de réciprocité dans l’assistance sociale, en montrant toutefois que ce dernier peut obéir à différentes logiques. Deuxièmement, elle présente succinctement la coutume typique à la France en matière de secours publics aux pauvres: la solidarité. Finalement, elle décrit certains grands traits de l’institution assistancielle québécoise, en les situant par rapport à l’assistance française, y compris du point de vue de la coutume qui y prévaut.