2003
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Stéfan Lollivier, « Inégalité et pauvreté : limites conceptuelles et tendances récentes », Santé, Société et Solidarité, ID : 10.3406/oss.2003.928
Les indicateurs d’inégalité utilisés habituellement, et notamment le taux de pauvreté, sont des indicateurs relatifs qui reflètent la dispersion des revenus. Ils ne peuvent être utilisés comme indicateurs de bien-être qu’au prix d’hypothèses très réductrices, rarement explicitées dans les publications usuelles. En particulier, en période de croissance forte de la masse des revenus globaux, mais de hausse des inégalités, il faut que la société fasse preuve d’une aversion extrême pour l’inégalité pour considérer que la situation empire. Une autre voie, suivie notamment aux États-Unis, consiste à utiliser des indicateurs de pauvreté plus absolus, faisant davantage référence aux paniers de biens consommés. La difficulté est que ce panier, établi à une certaine date, ne rend plus compte des besoins au bout de quelques décennies. Enfin, évaluer la situation des individus au vu de leurs seules ressources monétaires est insuffisant. D’autres voies sont envisageables, basées soit sur les conditions de vie, soit sur une approche plus subjective.