2005
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Hervé Le Bras, « Singularité des vagues migratoires en France », Santé, Société et Solidarité (documents), ID : 10.3406/oss.2005.1019
Tous les migrants sont à la recherche d’une vie meilleure. Les modalités de la migration ont pris en France des formes très diverses: il vaut mieux, pour cela, parler des migrations. Il n’y a pas de mécanisme immuable assurant la succession de migrations d’origine différente: l’émigration des campagnes vers les villes de la première moitié du 19e siècle, puis la vague provenant des pays voisins (Belgique, Italie) qui lui succède. Une vague importante apparaît à son tour après la Première Guerre mondiale: cet apport considérable est fourni par des pays européens plus éloignés (Pologne, Hongrie, Yougoslavie). En 1931, les résidents d’origine étrangère dépassent 6 % du total de la population française, chiffre qu’on ne retrouvera qu’en 1975. Leur succèdent, dans les années 50, Italiens du Sud et Espagnols, puis les Maghrébins dans les années 70. À partir de 1990, la diversification est réelle, reflet de la mondialisation des phénomènes migratoires. Toutes ces phases historiques ont des causes bien précises, et des modalités encore plus subtiles. Aujourd’hui, trois tendances doivent retenir l’attention: 1) les migrations temporaires, sans doute substitut des migrations définitives; 2) la globalisation des origines et des trajets et l’entremise des réseaux de passeurs; 3) la migration des travailleurs spécialisés, inversant les profils rencontrés durant les «trente glorieuses». L’article invite enfin à un exercice de comparaison entre les migrations dans l’espace européen et vers les États-Unis.