2008
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François Béland, « Les dépenses gouvernementales de santé : une question de structure ou de conjoncture ? », Santé, Société et Solidarité, ID : 10.3406/oss.2008.1300
Le vieillissement de la population, les avancées technologiques, les exigences de la population et la mondialisation sont souvent invoqués comme causes profondes d’une crise qui mettrait en jeu le financement des régimes publics d’assurance santé dans tous les pays à haut revenu. Et si, sans nier les effets de ces facteurs, le financement public de ces régimes était plutôt sensible aux conjonctures économique et politique? L’observation des séries chronologiques, de 1975 à 2007, des dépenses gouvernementales de santé, du produit intérieur brut (PIB), du service de la dette publique et des transferts directs en argent du gouvernement fédéral du Canada à celui du Québec illustre parfaitement comment les difficultés de financement du régime public de santé au Québec sont associées à ces effets de conjoncture. Dans le contexte économique actuel où le PIB québécois est en décroissance, les transferts fédéraux en diminution et le service de la dette publique en croissance, il sera possible, mais trompeur, dans un avenir rapproché, d’invoquer une nouvelle fois la rhétorique des facteurs structuraux traditionnels pour expliquer une crise, tandis qu’il s’agira d’affronter des difficultés de financement qui seront, encore une fois, surtout conjoncturelles