2009
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Alain Letourmy et al., « L’émergence de la démocratie sanitaire en France », Santé, Société et Solidarité, ID : 10.3406/oss.2009.1346
La démocratie sanitaire a reçu une traduction officielle en France avec la loi de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de soins. Elle a plusieurs sources, comme la modernisation des politiques publiques, la fixation d’un corpus de droits pour les malades et l’action revendicative des associations. La participation dans le secteur de la santé, exprimée notamment à travers les États généraux de la santé, a traduit un besoin de rapprocher citoyens et décideurs. Elle a suivi un mouvement lancé sur les questions d’énergie et d’environnement, la France n’ayant pas été pionnière en ce domaine. La question des droits des malades est le résultat de l’action des associations de patients, notamment à propos du VIH/ SIDA, et vient en réponse à plusieurs scandales sanitaires. On peut parler d’un processus de conquête du pouvoir par les associations, si l’on se focalise sur l’action des plus dynamiques d’entre elles. Toutefois, la place donnée aux associations ne doit pas être surestimée, ni considérée comme une innovation absolue. Le partenariat de gestion entre les pouvoirs publics et les associations est ancien dans le secteur médico-social. Aujourd’hui, la participation des usagers à la gestion des hôpitaux soulève diverses interrogations et l’on constate plutôt l’affaiblissement de la gestion associative. L’impact de la démocratie sanitaire reste donc encore incertain.