2010
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Benoît Laplante et al., « L’action publique et la fécondité – Aperçu d’une étude empirique du processus qui régit la première naissance au Canada », Santé, Société et Solidarité, ID : 10.3406/oss.2010.1416
Les études sur la relation entre l’action publique et la fécondité cherchent habituellement à mesurer l’effet d’une ou de plusieurs mesures sur la fécondité. Dans cet article, nous ne nous intéressons ni à l’effet d’une mesure en particulier, ni à l’effet de l’action publique dans son ensemble sur la fécondité, mais plutôt à la manière dont les couples canadiens susceptibles d’avoir le premier enfant réagissent à l’environnement que créent l’État et le marché du travail. Nous utilisons des données qui proviennent d’une enquête longitudinale prospective auprès des ménages menée par Statistique Canada, l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu. Nous nous concentrons sur les couples dont les deux conjoints sont salariés avant la naissance du premier enfant. Nos résultats montrent que peu de facteurs ont un effet appréciable. Il semble que la décision qui conduit à la première naissance soit régie par deux mécanismes différents, selon que le revenu du couple est modeste ou non. Lorsque le revenu familial est modeste, la décision repose sur le montant des aides financières récurrentes ; lorsque le revenu est moyen, la décision repose plutôt sur le montant des prestations de maternité qui compensent la perte de revenu pendant le congé de maternité. Dans tous les cas, l’emploi permanent de la conjointe joue un rôle déterminant. La propriété de la résidence familiale joue également un rôle important. En résumé, la décision d’avoir le premier enfant semble dépendre avant tout de la condition de la conjointe et de l’évaluation que le couple fait de ce que sera la situation financière de la famille une fois l’enfant né.