Le Front Populaire et la question coloniale à Madagascar. Le climat politique en 1936

Fiche du document

Date

1974

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.



Citer ce document

Francis Koerner, « Le Front Populaire et la question coloniale à Madagascar. Le climat politique en 1936 », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.1974.1777


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Brought into existence on the morrow of the First World War, the Malagasy nationalist movement was in a weakened position on the eve of the Front Populaire for lack of financial means and the exile and imprisonment of its political leaders. Though set up since 1930, it was impossible for its political program and social plan to progress under Governor General Cayla's dictatorship. Marius Moutet's nomination to the Ministry of Colonies, in June 1936, gave new hope. The leaders were recalled from exile, political meetings allowed and party activity stimulated. But the nationalist movement, torn between its contradictory aspirations for assimilation, self-government and independence, met with strong resistence within colonial society. The extreme right and the radical socialist party denounced its propaganda, the red flag and the organization of Malagasy communist party cells. The temporary governor general, who saw a dangerous revolutionary movement in Malagasy nationalism, supported this opposition. As early as October 1936, therefore, the government attempted to isolate Dussac, a communist, and a former colonist from Réunion, working for the Malagasy. He was supposed to be at the root of unsatisfactory tax collecting, refusal to be vaccinated against plague, in short, the break-down of administrative authority. It was this uncertain climate of disappointment and political clashes that the government pronounced its desire for change. It suggested five reforms including greater facilities for acquiring French citizenship, the revision of the Indigenat System, the abolition of the S.M.O.T.I.G. Their development was carried on beyond the Front Populaire era into pre-world War II days.

Né au lendemain de la 1ere Guerre mondiale, le mouvement nationaliste malgache est affaibli à la veille du Front Populaire par le manque de moyens financiers, l'exil et l'emprisonnement des leaders politiques. Sous la « dictature » de Cayla, il n'a pu faire avancer ni son programme politique, ni son plan social, élaborés depuis 1930. L'arrivée au Ministère des Colonies de Marius Moutet, en juin 1936, redonne espoir. Le Ministère fait rappeler les chefs exilés, permet les réunions politiques et stimule l'activité des partis politiques. Mais le mouvement nationaliste, tiraillé entre des aspirations contradictoires d'assimilation, d'autonomie ou d'indépendance, rencontre d'importantes résistances au sein de la société coloniale. L'extrême-droite et le parti radical-socialiste dénoncent sa propagande, le drapeau rouge et l'organisation de cellules d'un « parti communiste malgache ». Cette opposition est appuyée par les analyses du gouverneur général par intérim qui voit dans le nationalisme malgache un dangereux mouvement révolutionnaire. Le gouvernement cherche donc, dès octobre 1936, à isoler le « communiste » Dussac, ancien colon réunionnais, qui s'est mis au service des Malgaches. Il serait à l'origine de la mauvaise rentrée des impôts, du refus de la vaccination anti-pesteuse, bref de l'écroulement de l'autorité administrative. C'est dans ce climat d'incertitudes, de déceptions et d'affrontements que le gouvernement annonce sa volonté de changement. Il propose cinq réformes dont de plus grandes facilités pour l'accession à la citoyenneté française, la révision du Code de l'indigénat, la suppression du S.M.O.T.I.G. La mise en œuvre de ces réformes se poursuivra, au-delà du Front Populaire, jusqu'à la veille de la seconde Guerre mondiale.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en