1986
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Lucile Rabearimanana, « Politique coloniale et nationalisme à au lendemain de l'insurrection de 1947 », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.1986.2523
Les missions protestante et catholique participent à la lutte menée par les nationalistes : ils demandent l'amnistie de ceux qui ont été condamnés à la suite de l'insurrection. Le Mouvement démocratique de la rénovation malgache (M.D.R.M.) aspire à l'indépendance au lendemain de la Seconde guerre mondiale. De ce fait, l'administration coloniale cherche à l'intimider, voire à le démanteler. L'insurrection éclate le 29 mars 1947 et la répression s'abat en premier lieu sur le M.D.R.M. considéré comme l'ennemi principal du régime, comme un parti «anti-français», communiste. Autonomie ou indépendance ne signifie nullement rupture avec la France, car rompre avec la France expose Madagascar aux appétits de l'Allemagne et des communistes. Ce nationalisme bourgeois est plutôt conservateur et s'accommode très bien du régime capitaliste aussi bien sur le plan politique que sur le plan économique. Il s'agit d'un nationalisme attaché aux valeurs et aux institutions occidentales, attaché au système capitaliste, un nationalisme timide qui prône la légalité et condamne la violence. Dès 1955-1956, à la veille de la loi-cadre, la revendication de l'indépendance se manifeste dans toutes les régions de Madagascar et sans distinction d'origine sociale.