Origines républicaines de la politique d'expansion coloniale de Jules Ferry (1838-1865)

Fiche du document

Date

1988

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.



Citer ce document

François Manchuelle, « Origines républicaines de la politique d'expansion coloniale de Jules Ferry (1838-1865) », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.1988.2660


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Although scholars to this day have insisted on the exceptional character of Jules Ferry's colonial expansion policy in the history of the French Third Republic, the study of a number or previously unpublished documents — gathered during research on the French anti-slavery movement — shows that the French republican party had a colonial theory from the beginning of the nineteenth century. The evolution of this theory from the projects of the former Saint-Simonian and Fourierist Jules Lechevalier under the July Monarchy is traced through Pierre- Joseph Proudhon's newspaper Le Peuple in 1848, to the Revue du monde colonial under the Second Empire. The personal ties between Jules Ferry and the editing team of the Revue du monde colonial are revealed, as well as the ties between his thought and that of the Revue. Republican colonialism as it was defined in the Revue du monde colonial was a curious blend of Jacobin imperialism and revolutionary spirit. This ambiguity made it simultaneously support European colonization and ideas which were forerunners of modern-day Third World nationalisms. This apparent contradiction derived from the classical liberal origins of French Republican colonialism. Contrary to what has often been written, French classical liberals were in favor of colonization. But their criticism of Ancien Régime colonization carried the seed of a more radical criticism, which led to the rejection of colonialism.

Bien que les universitaires jusqu'à ce jour aient insisté sur le caractère exceptionnel de la politique d'expansion coloniale de Jules Ferry dans l'histoire de la IIIe République, l'examen d'un certain nombre de projets et de publications inédits — réunis à l'occasion de recherches sur le mouvement anti-esclavagiste français — montre que le parti républicain eut, dès le début du XIXe siècle, une théorie coloniale. Le développement de cette théorie est retracé depuis les projets de l'ancien saint-simonien et fouriériste Jules Lechevalier, sous la Monarchie de Juillet, jusqu'à la Revue du monde colonial, sous le Second Empire, — en passant par le journal Le Peuple de Proudhon, sous la Seconde République. Les liens personnels de Jules Ferry avec l'équipe de la Revue du monde colonial sont mis en évidence, ainsi que les rapports entre sa pensée et celle des rédacteurs de la revue. Le colonialisme républicain, tel qu'il était défini par la Revue du monde colonial, consistait en un mélange curieux d'impérialisme jacobin et d'esprit révolutionnaire, qui en faisait tout à la fois un défenseur de la colonisation européenne et un précurseur des nationalismes du Tiers-Monde actuel. Cette apparente contradiction s'explique par les origines libérales du colonialisme républicain. Contrairement à ce que l'on a souvent écrit à ce sujet, les libéraux classiques étaient en faveur de la colonisation. Cependant, leur critique de la colonisation d'Ancien Régime portait en soi les germes d'une critique plus radicale, qui menait au rejet du colonialisme.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en