1997
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Jacq-Hergoualc'h Michel, « La France et le Siam de 1685 à 1688. Histoire d'un échec », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.1997.3587
Dans les relations de la France et du Siam au XVIIe siècle, la période qui va de 1685 à 1688 voit la concrétisation de certaines ambitions partagées par la France et le favori de Phra Narai, Constance Phaulkon ; elle voit aussi leur rupture brutale. La seconde ambassade siamoise atteint la France en 1686, y fait une impression durable sur l'imaginaire français et suscite à Versailles, grâce à l'entregent du père Tachard, émissaire officieux de Constance Phaulkon, la mise sur pied d'une seconde ambassade qui n'est en réalité qu'une expédition militaire destinée à faire main basse sur le Siam. Une préparation matérielle insuffisante, un manque total de coordination entre ses chefs officiels (les envoyés extraordinaires S. de la Loubère et C. Céberet) et son chef officieux (le père Tachard), les inimitiés qui très vite se déclarèrent entre ces chefs, entretenues par Constance Phaulkon, conduisirent à un échec. Des traités furent encore signés, mais les troupes françaises décimées par la traversée et mal commandées, ne furent d'aucune utilité à C. Phaulkon lorsque celui-ci eut à faire face à une révolution de palais fomentée par un parti hostile aux Français. Il fut emprisonné, puis exécuté. Phra Narai mourut peu après ; l'usurpateur prit le pouvoir et nos troupes, après un siège douloureux à Bangkok, purent regagner la France tandis que se déchaînait au Siam une réaction xénophobe dirigée contre les Français.