2001
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Pascal Riviale, « Une pyramide d'antiquités : les collections de Charles Wiener », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.2001.3896
Jusqu'au dernier quart du XIXe siècle, les cultures indigènes de l'Amérique précolombienne restaient globalement méconnues du monde savant européen. Si l'émancipation du Pérou en 1821 favorisa l'intensification de la collecte de matériaux anthropologiques et ethnographiques, celle-ci se faisait le plus souvent sans la moindre méthode, ni même une relative assurance d'authenticité. C'est en partie pour répondre à cette préoccupation que fut créé le service des missions scientifiques et littéraires en 1843, puis la commission des missions en 1874. Charles Wiener, explorateur du Pérou, incarne d'une certaine manière cette évolution dans la manière de concevoir les missions scientifiques d'une part, et le développement du champ d'étude américaniste, auquel on assiste à partir de 1870, d'autre part. Les spectaculaires résultats de son voyage dans les Andes devaient contribuer à la fondation du Musée d'Ethnographie du Trocadéro et permirent sans doute de jeter une lumière nouvelle sur des cultures matérielles insoupçonnées jusqu'alors. Sa mission reste toutefois entachée de graves approximations et de pratiques peu dignes du scientifique qu'il prétendait être, ce qui nous amène à relativiser les apports réels de son travail de terrain. Dès lors, on peut considérer qu'avec ses qualités et ses défauts, la mission de Wiener est exemplaire pour l'histoire des collections péruviennes en France.