2005
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Alain Clément, « Les mercantilistes et la question coloniale aux XVIe et XVIIe siècles », Outre-Mers. Revue d'histoire (documents), ID : 10.3406/outre.2005.4168
L'enrichissement monétaire est l'un des objectifs les plus souvent cités dans les œuvres mercantilistes du XVIIe siècle en France et en Angleterre. Alors que le concept de marché n'existe pas encore réellement avant la fin de cette période, il y a débat sur les meilleures façons de s'enrichir. Une réflexion d'importance s'est construite autour des « colonies », de leur rapport à l'enrichissement de la nation et des moyens politiques et économiques que l'on peut mobiliser pour augmenter cette richesse. Trois conceptions se sont dessinées au cours de cette période. La première conception « prédatrice » conçoit les colonies comme une façon de s'enrichir par un commerce inéquitable, sans quasiment aucun investissement lourd sur place. La seconde conception est celle d'un enrichissement dont l'origine tient au développement économique de la colonie et à des échanges plus équilibrés (même s'ils doivent être exclusifs), entre la colonie et la métropole. Enfin la troisième conception voit dans l'entreprise coloniale, une source d'appauvrissement plus que d'enrichissement. Ces trois perspectives constituent le véritable fil rouge dans l'histoire du débat sur les colonies tout au long des XVIIIe, XIXe et XXe siècles.