2015
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Jacques Hanoune, « M.-L. Bonaventure Urtis (1795-1852), avocat et colon. La défense de la colonisation civile dans l’Algérie des années 1830-1850 », Outre-Mers. Revue d'histoire, ID : 10.3406/outre.2015.5184
Les premières étapes de la colonisation en Algérie sont marquées par une opposition incessante entre un pouvoir militaire aux attributions fluctuantes, et une société civile locale faite d’aventuriers et de colons. Parmi ces métropolitains, M.-L. Bonaventure Urtis (1795-1852) a joué un rôle particulier, qui mérite d’être relaté. Avocat impécunieux à Marseille, il émigre à Alger pour y faire fortune. Il doit à ses talents d’avocat de devenir très influent parmi les colons. Il crée lui-même une ferme à Kouba près d’Alger et rencontre à ce titre à plusieurs reprisesTocqueville à qui il laisse une impression très favorable. Il est délégué des colons à la commission parlementaire sur la colonisation en 1842 et influence tellement son auditoire qu’il est nommé au poste de chargé de la colonisation au ministère de la Guerre en charge de l’Algérie. Il exerce ce rôle à de titres divers jusqu’à son décès en 1852. S’opposant systématiquement à Bugeaud, il défend une colonisation civile et non militaire. Il met en forme sur le plan juridique toutes les décisions concernant l’Algérie et devient un fonctionnaire irremplaçable. Son rôle bien mis en lumière dans les travaux anciens de V. Demontès, est actuellement méconnu et mérite d’être rappelé.