2000
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Maria-Dolorès Garralda et al., « Les Néandertaliens de la grotte de Combe-Grenal (Domme, Dordogne, France) / The Neanderthals from Combe-Grenal cave (Domme, Dordogne, France) », Paléo, Revue d'Archéologie Préhistorique, ID : 10.3406/pal.2000.1603
Nous étudions dans ce travail les restes humains trouvés par D. et E. Peyrony et par F. Bordes pendant leurs fouilles de la grotte de Combe-Grenal (Domme, Dordogne, SO France), gisement qui a fourni un complexe stratigraphique allant de l'Acheuléen à la fin du Moustérien. Plusieurs niveaux de cette dernière culture, assignés aux stades isotopiques 5a et surtout 4, ont livré les matériaux anthropologiques dont la chronologie se situe autour de 70 ky, dans la période du début du Würm ancien. Les données chronostratigraphiques montrent l'évolution et les changements du milieu vers des conditions froides, d'abord humides, puis de plus en plus sèches, ainsi que la progression de la faune de milieu ouvert arctique. À part une P3 isolée provenant du niveau 39 et un fragment de frontal de la couche 35, le reste de la collection anthropologique a été trouvé dans le niveau 25 qui a fourni un total de 27 fragments. Cet ensemble du niveau 25 correspond au moins à huit individus, dont deux enfants, deux ou trois adolescents et plusieurs adultes d'âges différents. Tous les restes humains étaient fragmentés, éparpillés dans les sols d'habitat, mélangés avec des outils et de la faune, sans que rien ne permette d'identifier de sépultures. L'analyse morpho-anatomique détaillée des fragments crâniens et mandibulaires, des dents isolées et des restes post-crâniens, nous permet de les assigner à Homo sapiens neanderthalensis. Diverses lésions d'hypoplasie, d'usure accusée, de malpositions, de cassures de l'émail et de parodontose ont été identifiées sur les dents, et d'autres, d'ostéoarthrose, sur le squelette post-crânien, ainsi que des traces de manipulation post mortem (décharnement pour cannibalisme ? ) sur la mandibule d'un adolescent et sur l'humérus d'un adulte.