1992
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François Callier, « Le thème de l'amitié dans l'œuvre de Térence », Pallas. Revue d'études antiques, ID : 10.3406/palla.1992.1263
II est remarquable que les constantes du Laelius fassent si fréquemment écho aux évocations des comédies de Térence, au point que l'on puisse souvent avoir recours à celui-là comme à un manuel d'explications de celles-ci ou envisager celles-ci comme une illustration de celui-là. Les produits de la pensée philosophique grecque se retrouvent aisément derrière les notations de ces deux œuvres ; elles portent notamment la marque, semble-t-il, du travail de distillation et d'harmonisation auquel les successeurs de Chrysippe ont soumis les pensées les plus séduisantes de la Stoa et du Lycée. La mise en garde contre les simulacres, les règles minutieuses de l'art du bienfait, l'idée que la parenté l'emporte sur la fausse amitié, mais n'a pas plus de valeur - et peut en avoir moins - que la vraie : tout cela, qui ne cessera plus de figurer au centre des écrits latins traitant de l'amicitia, est déjà connu, pensé, énoncé en milieu romain à l'époque de Térence. L'un des aspects les plus importants de ces analyses réside, selon nous, dans l'accent mis sur la caritas, sur l'affirmation que le calcul ne saurait fonder des relations humaines durables et dignes de ce nom ; car il y a là une des faces de l'un des sujets qui font la cohérence profonde des six pièces : la réhabilitation de la sensibilité.