L’affaire du lait contaminé

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2009

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Résumé Fr

L e scandale produit par la révélation de l’usage de mélamine dans le lait en poudre, causant des troubles du système rénal, est une des plus grandes crises sanitaires de la Chine contemporaine. Depuis l’épidémie de SRAS en 2003, le gouvernement chinois est particulièrement mobilisé sur les questions de santé publique (1) . Celles ci donnent l’occasion à la population d’exprimer des critiques légitimes, interdites dans le cadre strictement politique, en posant la question de la responsabilité au plus haut niveau possible. Comment le gouvernement chinois a-t-il pu laisser un tel agent toxique contaminer le circuit commercial du lait ? Les médias étrangers se sont emparés de l’affaire pour brocarder un peu plus le label « Made in China » , déjà mis à mal par le scandale touchant les jouets Mattel. Ce n’est plus le gouvernement mais toute une culture chinoise de la fraude qui est alors critiquée au niveau international. Dans sa structure, son déroulement et l’ampleur de ses conséquences possibles, cette crise est très analogue à «l’affaire du sang contaminé » , qui a secoué le gouvernement socialiste français au début des années 1990 et conduit à un des plus retentissants procès de la Ve République (2). Or, on sait que des phénomènes comparables de contamination du circuit de transfusion du sang ont eu lieu dans la province du Henan, sans susciter une affaire menant à l’accusation de responsables politiques (3). La question doit être alors posée à un autre niveau que celui sur lequel se situe immédiatement l’émotion publique. Comment comprendre qu’une industrie apparemment mineure en Chine – la fabrication de produits laitiers – puisse susciter une crise sanitaire que les révélations sur le sang contaminé en Chine n’ont pas réussi à provoquer ? L’analyse qui suit s’appuie sur la lecture des articles concernant ce scandale, entre sa révélation en septembre 2008 et le procès des responsables de Sanlu en janvier 2009, ainsi que sur une hypothèse anthropologique mise à l’épreuve lors d’autres crises sanitaires. La source principale est le South China Morning Post (SCMP), suivi pendant toute la période et complété par quelques sondages dans les médias chinois et français. On distinguera trois étapes : la révélation du scandale, l’enquête sur la sécurité sanitaire des aliments, la difficile résolution judiciaire.

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