1998
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Patrice Pinet, « L'homéopathie ou le mythe de l'expérience pure », Revue d'Histoire de la Pharmacie, ID : 10.3406/pharm.1998.4589
Hahnemann et les homéopathes ont toujours soutenu l'origine essentiellement expérimentale de l'homéopathie. La méthode d'observation d'Hippocrate, l'expérience réalisée par Hahnemann avec le quinquina en 1790, et même une démarche expérimentale proche de ce que sera celle de C. Bernard, sont constamment invoqués. Les sources alchimiques d' Hahnemann, notamment Paracelse, qu'avaient trouvées les anciens auteurs, ont été niées avec virulence. Il est évident pourtant que la philosophie paracelsienne, à travers la philosophie allemande de l'époque d'Hahnemann et le vitalisme médical alors à son apogée, a joué un rôle important. On a cependant négligé l'apport direct de médecins contemporains, notamment anglais, tels Nugent, J. Hunter et Cullen. Hahnemann, orgueilleusement, a tu ses principales sources. L'évolution de ses idées, les problèmes théoriques et conceptuels que pose le principe de similitude et pas seulement l'infinitésimalité, montrent que l'homéopathie ne doit pas tant à l'expérience, qu'aux idées théoriques et à la volonté de système caractéristique de son époque et prébernardienne. On peut montrer aisément que l'épistémologie de C. Bernard, qui domine aujourd'hui en biologie, s'oppose logiquement à l'homéopathie.