1972
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Ferdinand Alquié, « Science et métaphysique chez Malebranche et chez Kant », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.3406/phlou.1972.5648
I. — Kant donne deux sens au mot existence, l'un relatif à l'objet physique, l'autre à la chose en soi. Et il distingue connaître et penser. Or c'est Malebranche qui, le premier, a opposé saisie de l'être et connaissance par idée : sa critique de la prétendue connaissance de l'être de l'âme, des corps, de Dieu, annonce la Dialectique transcen- dantale. II — En se demandant comment un sujet peut atteindre autre chose que soi, Malebranche inaugure la réflexion sur la connaissance comme telle. Il distingue deux sources de la connaissance : la sensibilité et l'entendement. Et son étendue intelligible tient, à bien des égards, le rôle que Kant attribue à l'espace. Mais, maintenant le substantialisme, il laisse demeurer des difficultés que Kant parviendra seul à résoudre. III. — De toutes les théories de la causalité qui ont précédé la Critique de la raison pure, la plus voisine du kantisme est l'occasionalisme. Mais Malebranche est conduit à voir dans la structure du monde physique la marque la plus authentique de la conduite divine. Kant, au contraire, borne la science au plan des phénomènes, et la sépare ainsi de la métaphysique. La voie vers Dieu devient alors morale.