1973
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Rémi Boucher, « Quelques aspects moraux de la pensée de Sartre », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.3406/phlou.1973.5751
Si l'on considère la pensée philosophique de Sartre comme une pensée morale, c'est-à-dire comme une pensée dont l'intelligibilité est étroitement liée à l'indéfectible souci de son auteur pour la liberté humaine, on ne peut manquer alors de se heurter à deux problèmes difficiles. D'une part, en séparant radicalement le psychique et la conscience au cours de la démarche qui l'a conduit de La transcendance de l'Ego à L'être et le néant, Sartre n'a-t-il pas fait de l'entreprise morale un projet impraticable ? D'autre part, depuis L'existentialisme est un humanisme jusqu'à Critique de la raison dialectique, n'a-t-il pas oublié, à force de centrer son attention sur l'homme agissant, que le cogito de la conscience morale ne pouvait se réduire à sa pure certitude de fait ?