1976
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Jozef Van de Wiele, « Schopenhauer et le volontarisme. Aux sources de Nietzsche », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.3406/phlou.1976.5895
Dans cet article la pensée de Schopenhauer est vue sous l'angle d'« une crise et d'une métamorphose » de la métaphysique. Nous nous sommes attaché à la portée de son volontarisme, le concept-clef de sa philosophie, par lequel il figure d'ailleurs à la fois comme source de Nietzsche et comme chaînon unique entre ce dernier et Kant. De ce point de vue nous avons tout d'abord étudié le sens de la représentation, conçue à la façon de Kant et dominée par la phénoménalité. Ensuite nous avons traité longuement de la volonté, qui ne présente que des ressemblances très formelles avec celle de Kant. Elle est pour les deux philosophes la « chose en soi », mais un monde sépare le spiritualisme métaphysique de Kant du naturalisme métaphysique de Schopenhauer. Pour ce dernier la volonté est corps; elle est connue par l'affectivité et, quoique « une », voire « unique », elle se caractérise par une guerre intestine et inéluctable. Les pages consacrées à l'éthique n'ont d'autre but que de mettre en lumière l'idéal de négation de la vie et de condamnation du vouloir-vivre, qui font corps avec le volontarisme schopenhauerien de façon quelque peu paradoxale. La confrontation de Schopenhauer et de Nietzsche nous semble indispensable à un approfondissement valable de Nietzsche. Encore s'agit-il de ne pas se limiter aux influences positives, mais de prendre aussi en considération ce qui dans Schopenhauer a amorcé les virulentes réactions nietzschéennes.