1980
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Emmanuel Martineau, « La modernité de « Sein und Zeit ». Réflexions au lendemain d'un cinquantenaire manqué », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.3406/phlou.1980.6326
Cette étude, qui s'interroge conjointement sur la question de la modernité comme telle et sur l'intempestive actualité de Sein und Zeit «en particulier », s'efforce de suggérer que la situation réelle de l'œuvre de Heidegger à l'articulation de la métaphysique achevée et de la modernité naissante ne saurait être mise en lumière par une lecture de type thématique, simplement attentive à la teneur existentielle des analyses heideggériennes, mais uniquement par une approche structurale : celle-ci ne s'enquiert pas du « plan » littéraire du livre, mais du mode de progression de la démarche phénoménologique qui fait elle-même apparaître le « Dasein » comme une structure ouverte, c'est-à-dire comme un phénomène au sens strict. En découvrant ainsi dans Sein und Zeit la fondation d'une « phénoménologie économique » dont le principe serait l'expérience de la liberté comme structure de la phénoménalité elle- même, ces pages espèrent contribuer à exorciser le grief classique d'anthropologisme et, en rendant le concept de « Dasein » décidément problématique, ouvrir du même coup et à nouveaux frais la question de la Kehre et de l'auto-interprétation heideggériennes.