2003
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Martine Leguilloux, « Les bergeries de la Crau : production et commerce de la laine », Revue archéologique de Picardie, ID : 10.3406/pica.2003.2376
D'immenses troupeaux d'ovins ont été élevés dans la plaine de la Crau, sur le territoire d'Arles, entre le Ier et le IIIe siècle de notre ère. Les animaux étaient parqués dans des bergeries dispersées sur des dizaines de kilomètres carrés. Plusieurs d'entre elles ont été mises au jour depuis 1992. Presque toutes présentent le même plan : de grands bâtiments allongés mesurant en moyenne 50 m de long et 5 m de large, comportant une partie en pointe orientée au nord, selon un plan et un mode de construction qui fut en vigueur jusqu'au XXe siècle. On en a répertorié actuellement plus d'une centaine, réparties sur une superficie de 10 000 hectares, mais elles ne représentent qu'une petite partie des installations antiques, dans leur majorité aujourd'hui disparues. En 1996, la fouille d'un dépotoir situé devant l'une de ces bergeries ("Petit Abondoux" I) a permis la découverte d'un matériel constitué de céramiques et de restes de faune datés entre 175 et 225 après J.-C. La composition de ce lot d'ossements reflète un mode de gestion propre à un type d'élevage dont le but était la production à grande échelle de laine de qualité, probablement destinée aux ateliers de tissage situés dans la ville d'Arles, toute proche.