1982
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Paul-Marie De La Gorce, « Anatomie d'une crise (juin-août 1982) », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.1982.3209
Le déroulement de la dernière crise qui a secoué le Proche-Orient et les événements qui ont suivi nous permettent de dégager les leçons suivantes. Si la victoire militaire d'Israël n'a pas été suivie de la victoire politique qu'elle devait assurer (à savoir l'élimination sur tous les plans de l'OLP), il demeure cependant qu'Israël est apparu comme la première puissance militaire de la région et ce déséquilibre radical des forces en faveur d'Israël n'est pas près de cesser. Par contraste, la crise aiguë du monde arabe est une des principales données de cette cinquième guerre israélo-arabe : les événements ont souligné la faiblesse actuelle des Etats arabes, tant du point de vue militaire qu'idéologique ; le nationalisme arabe a certainement épuisé son dynamisme et ses capacités d'actions. Enfin, si cette crise a démontré les limites de l'influence des pays européens, elle a révélé la prépondérance des Etats-Unis dans les affaires internationales. Celle-ci n'est pas seulement liée à sa puissance militaire. Etre une « superpuissance » suppose une gamme de moyens d'action qui permettent de jouer sur toute l'étendue du registre des relations internationales, et seuls les Etats-Unis en disposent.