1983
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Pierre Kende, « La Hongrie entre la réforme et l'austérité », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.1983.3318
Considéré pendant longtemps comme un modèle de socialisme éclairé et de gestion raisonnable, le régime de Budapest se rapproche des zones de turbulences. La Hongrie connaît des difficultés semblables à celles de ses voisins (ralentissement de la croissance, déficit de la balance commerciale, baisse du niveau de vie, manque de compétitivité extérieure, endettement majeur...) résultant en grande partie d'une politique économique erronée, dont le maître mot était : se moderniser à crédit. Jusqu'à présent, le gouvernement s'en est sorti grâce au capital de confiance dont il jouissait de la part des Hongrois, et qui reposait sur un contrat de bien-être qu'il avait juré de respecter, mais qui n'avait de sens que dans la prospérité. Privée de cette base indispensable, que va devenir l'entente du peuple avec le pouvoir ? La carte à jouer, selon de nombreux observateurs, pour préserver la stabilité hongroise et celle de la réforme. Celle tentée en 1968 a été en grande partie enterrée en 1972. Si l'on parle de nouveau de « réforme » au niveau des instances dirigeantes, il semble que rien d'important ne sera entrepris dans l'avenir prévisible. Mais, face à la dégradation de la situation, le pouvoir n'aura pas toujours la faculté de reporter les échéances.