1986
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Marie-Hélène Labbé, « L'embargo céréalier de 1980 ou les limites de l'« arme verte » », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.1986.3609
De quelles armes dispose aujourd'hui l'Occident devant une action soviétique qu'il juge manifestement inacceptable ? Les réponses diplomatiques et militaires sont ou trop faibles, ou trop dangereuses. Restent les sanctions économiques traditionnellement privilégiées par la politique étrangère américaine bien qu'elles soient le plus souvent critiquées pour « l'effet boomerang » qu'elles ont sur le pays instigateur. L'exemple de l'embargo céréalier décidé par Jimmy Carter en réponse à l'invasion par les Soviétiques de l'Afghanistan illustre les limites de « l'arme verte ». En l'absence d'un soutien durable de l'opinion publique américaine et surtout d'une réelle coopération internationale, l'embargo céréalier a, sur le plan économique, moins touché l'URSS que les Etats-Unis. Il ne faut cependant pas oublier le caractère particulièrement hâtif de la décision de 1980 (confusion stratégique, improvisation tactique) ni son aspect « symbolique ». L'étude de l'embargo céréalier de 1980 ne doit pas conduire à la condamnation de l'arme verte, mais à la prise de conscience de ses limites.