1988
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François Heisbourg, « Après le Traité. Aggiornamento pour une alliance », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.1988.3754
Le traité de Washington ramène l'Europe de l'Ouest à peu près au statu quo des années 70. Les Européens ont des inquiétudes, certaines sont fondées sur des raisons sérieuses. Le traumatisme du sommet de Reykjavik de 1986 subsiste. La crainte que ne s'enclenche une dynamique irrésistible, aboutissant à la dénucléarisation de l'Europe, objectif de l'URSS depuis plus de trente ans, est réelle. Aussi, un surcroît de concertation et d'initiative devront être la principale préoccupation des prochaines années. Trois types de mesures pourraient faire l'objet d'actions communes. L'Alliance atlantique doit faire en sorte de ne pas se laisser ravir l'initiative par l'URSS dans le domaine du désarmement conventionnel. La stratégie et la politique de sécurité de l'Alliance doivent être réexaminées, vingt ans après l'adoption du rapport Harmel, afin de diminuer les risques d'un dissensus trop profond. Enfin, pour qu'un « Harmel II » ait un sens dans ce nouveau contexte européen et atlantique, il faudrait que la France y participe. Il semble que le moment est venu de redéfinir le degré d'implication française dans la planification de défense interalliée. De plus, si le long terme conduit à une atténuation de l'engagement américain, force est aussi de renforcer le pilier européen et l'Alliance atlantique s'en trouvera confortée.