1995
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Lewis Dunn et al., « Le nouvel agenda de la non-prolifération », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.1995.4445
La Conférence d'examen et de prorogation du TNP a abouti, contre toute attente, à une reconduction indéfinie du traité sans recours au vote. Ce succès inespéré, qui représente un renforcement incontestable du TNP, témoigne du très large consensus international dont fait l'objet la lutte contre la prolifération des armes nucléaires dans la période de l'après-guerre froide. Il a été rendu possible, tout d'abord, par une activité diplomatique intense de nombreux pays, qu'ils soient dotés d'armes nucléaires comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la France, ou qu'ils y aient renoncé comme l'Allemagne, le Japon, l'Australie ou le Canada. Mais les éléments décisifs pour parvenir à un consensus ont été, d'une part, la proposition sud-africaine de renforcer le mécanisme d'examen du TNP et, d'autre part, la présidence magistrale de l'ambassadeur Jayantha Dhanapala, du Sri Lanka. Le succès de la conférence ne doit cependant pas masquer l'importance des problèmes en suspens : les pays dits « du seuil nucléaire » Inde, Pakistan et Israël), dont les problèmes de sécurité doivent être traités, la question du non-respect des engagements de non-prolifération (qui pose la question centrale du rôle du Conseil de sécurité), et la façon dont les cinq puissances nucléaires, qui ont des responsabilités spécifiques en matière de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, s'acquitteront de leur tâche à l'avenir.