2002
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Dmitri Trenin et al., « L'élargissement de l'OTAN vu de Moscou », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.2002.5185
En se rangeant aux côtés des Etats-Unis dans la lutte antiterroriste au lendemain des attentats du 11 septembre, le président Poutine a modifié la donne en ce qui concerne l'avenir de l'OTAN. Certes, le premier élargissement de l'Alliance, qui a accueilli la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, avait eu un impact négatif sur les relations entre la Russie et l'Occident, ouvrant la voie à un désaccord profond, proche de la confrontation, à propos de la crise du Kosovo. Mais dans les deux cas, Moscou n'a pas eu gain de cause. Tirant les leçons de cet échec, la Russie, sans être favorable à la poursuite de l'élargissement de l'OTAN, a concentré ses efforts sur la candidature des trois Etats baltes. Poutine a voulu éviter que cette question n'affecte sa politique de rapprochement à l'Ouest, compensant la perspective d'une avancée de l'Alliance vers la Baltique par des succès politiques en Ukraine, en Moldavie et dans d'autres pays de la CEI. Mais, dans le nouveau contexte stratégique ouvert par le 11 septembre, l'enjeu pourrait bien être de faire de la Russie un véritable allié de l'Occident en achevant son intégration dans les structures de sécurité de l'après-guerre froide.