2004
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Sylvie Goulard, « Petit examen de conscience européen », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.2004.1299
L'Union européenne a commis des péchés, ceux-ci pouvant être fatals, à commencer par le péché d'envie, lorsqu'elle oublie sa propre originalité qui est de créer une Union d'Etats et de peuples ou les citoyens participent aux décisions ; elle commet aussi le péché d'orgueil de penser pouvoir s'élargir indéfiniment, alors que l'arrivée de dix nouveaux Etats fragilise ses institutions et réduit la confiance ; par paresse ou pusillanimité, ses membres n'ont pas respecté le 4e des critères de Copenhague qui visait a conserver la capacité d'intégration, malgré l'élargissement ; enfin, l'Union pèche par avarice lorsque la solidarité entre Etats et au sein des sociétés disparaît. L'Europe a donc besoin de passer de la diplomatie à la démocratie, en ouvrant un débat sur la place de la Turquie et sur l'origine et l'utilisation des fonds communs. Il lui faut adopter la Constitution préparée par la Convention. Enfin, les Européens doivent prendre la mesure de ce qu'ils ont accompli et cesser d'opposer intérêt national et européen pour donner naissance à un nouvel esprit communautaire.