2004
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Laurent Gayer et al., « La reconstruction de l'Afghanistan aura-t-elle lieu ? », Politique étrangère, ID : 10.3406/polit.2004.1553
Après l'opération américaine en Afghanistan, à l'automne 2001, l'accord de Bonn du 5 décembre a fixé les étapes du processus de paix, sous l'égide de l'ONU. Celle-ci exerce un rôle d'encadrement et de soutien h la reconstruction du pays, tout en laissant une coalition d'États gérer le volet sécuritaire. Ce processus a donné lieu à un phénomène d'afghanisation de la démocratie qui rend tout relatif le succès de l'aide internationale. Le président Karzaï a posé les bases d'un régime néo-monarchique, dont la nouvelle armée nationale, formée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, est l'instrument privilégié. Mais cette stratégie centralisatrice suscite de nombreuses résistances parmi l'élite afghane issue de la guerre et du djihad. Pour réussir, le président Karzaï devra à la fois se doter d'un appareil d'État efficace et légitime et, surtout, élargir ses soutiens politiques en montrant sa capacité à redistribuer les ressources de l'État, en particulier les subsides internationaux.