1983
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Philippe Dressayre, « Associations et stratégies municipales », Politiques et Management Public, ID : 10.3406/pomap.1983.1724
Le développement de la vie associative est souvent considéré comme un enrichissement de la démocratie locale. Ne constitue-t-il pas pourtant l'un des instruments privilégiés du nouveau «pouvoir local» ? L'analyse comparée des stratégies municipales à l'égard des associations dans des communes de banlieue en France et aux Etats-Unis permet de montrer comment ces organisations volontaires participent surtout à la légitimation fonctionnelle du pouvoir. Le recours par les élus à des formes de consultation et de concertation avec les associations répond le plus souvent au souci d'organiser un contrôle et une segmentation de la demande locale et d'assurer la légitimité des décisions municipales. Mais ces stratégies du «partnership» ou de l'écoute sélective sont assorties, en France surtout, de nombreuses «déviations» : l'appartenance de conseillers punicipaux aux bureaux de certaines associations, le carcan des procédures de participation et la «satellisation» municipale de la plupart des organisations de services et d'animation transforment les groupes associatifs en véritables relais de la municipalité. Pour l'auteur, ce n'est que par effet d'illusion que certains ont pu voir dans cette «démultiplication» le développement d'une pluralité des lieux du pouvoir.