L'entreprise publique dans la dialectique plan/marché

Résumé En Fr

This paper aims at structuring the economic and political relationship of recently nationalized French corporations with both the National Plan and world markets. It begins with an analysis of the challenge of creating and preserving wealth given the dynamics of economic value in today's markets. Then it analyses the hybrid economic specie that France is experimenting with, which is supposed to capitalize at the same time on both the dynamism of the market and on the expected benefits of a planned economy. In this framework the public corporation interacts with the market for goods and services (supplies and sales), but its structure is withdrawn from both financial and labor markets. As a result the author concludes that the inner logic of the public sector lies outside of the market. However as long as the market will set the benchmark for the economy, the legitimacy of public corporations will be in direct relationship to their relative involvement in the market. In the same manner the «autonomy» of management will make sense only if these corporations are deeply immersed in the market.

Cet article vise à structurer la problématique économique et politique de l'interface entre l'entreprise publique et le marché, qui s'est considérablement développée à la suite des nationalisations récentes. Il débute par une analyse des difficultés croissantes que rencontrent la quasi totalité des peuples de la terre pour créer et pour stocker de la richesse face à la dynamique implacable et globale à laquelle est aujourd'hui soumise la valeur marchande. Il analyse ensuite le modèle hybride que la France expérimente et qui tente de combiner efficacement le dynamisme espéré du marché avec la rationalité supposée d'une régulation systématique et volontariste. Dans ce cadre l'entreprise publique subit la dynamique du marché des biens et services pour ses flux (fournitures et ventes), mais elle y échappe pour sa structure qui n'est vraiment soumise ni au marché financier, ni au marché du travail. En conséquence l'auteur conclut que la logique profonde du secteur public se situe hors du marché. Pourtant, tant qu'il fournira le modèle de référence, l'entreprise publique sera d'autant plus légitime qu'elle y sera immergée. De la même façon son «autonomie de gestion» sera d'autant plus justifiée qu'elle sera confrontée aux différents marchés.