1986
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Zoi Kapoula, « Le contrôle cognitif des mouvements des yeux par le traitement de l'information périphérique », L'Année psychologique (documents), ID : 10.3406/psy.1986.29120
Pour mieux comprendre l'activité visuelle exercée dans la lecture, une étude de l'organisation des mouvements oculaires est réalisée lors d'une tâche d'exploration de stimulus non linguistiques, qui implique, comme la lecture, à chaque station du regard une décision instantanée sur l'emplacement de la fixation suivante. La tâche du sujet consiste à dénombrer des stimulus cibles disposés parmi des non-cibles sur une ligne. On fait varier la discriminabilité des stimulus en vision périphérique ainsi que la dimension des espacements entre les éléments successifs de la ligne. Lorsque les stimulus sont non discriminables en périphérie on observe que : 1) le regard s'ajuste systématiquement sur chacun des éléments ; 2) la durée des fixations dure davantage que lorsque les stimulus sont discriminables en périphérie ; 3) les fixations sur les cibles sont plus longues que celles sur les non-cibles. Contrairement à une étude antérieure où les stimulus étaient discrimi-nables en périphérie (Kapoula, 1984 a.), on observe que la durée des fixations augmente avec la précision d'ajustement du regard. L'effet de l'amplitude de la saccade sur la durée de la fixation suivante apparaît de nouveau mais seulement pour les fixations appartenant à des séquences de fixations exactement ajustées sur les éléments. Il apparaît qu'une régulation immédiate est possible dans ces conditions, et par conséquent également dans la lecture. En outre, il semble que le système oculomoteur soit capable de fonctionner sous des modes différents, selon les possibilités d'analyse en périphérie : un mode « contrôlé » où la visée spatiale est très précise, et un mode « automatique » où les contraintes spatiales sont moins strictes. Mots clefs : mouvements des yeux, contrôle cognitif, prétraitement périphérique.