Les films d’action : une rhétorique corporelle en régime d’utopie

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2006

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Résumé En Fr Es

Action films, particularly American Action films from the 90s, offer the body a means of expression which, because it is not limited by any referential principle of reality, allows one to place its functioning beyond the natural somatic limits. This cinematographic genre, now historically of age, presents an important, formal coherence, itself a guarantee of an aesthetic autonomy which, under the generic theme of confrontation, includes varying situations where specific gestual or postural vocabulary, – widely borrowed from the martial arts – allows the staging of a series of values linked to the social representations of the body. As a semiotic object, the body, made hero by the action, can be seen as an expression whose content reminds us of the repertoire of kung-fu techniques re-examined by the stuntman schools in Hong Kong, or from the point of view of content which has substantially evolved over the last thirty years. From The Fury of the Dragon to Matrix, the kung-fu style has been decompartmentalised, going beyond the classic genre of karate films to become an almostobligatory pattern in action films and series, and this within varying registers ranging from the dectective story to the spy story or fantastic to science-fiction films. This progressive decompartmentalisation, which has benefitted from the evolution in cinematographic and choreographic techniques, has an influence on the construction of the scenarios. It also goes along with an overall change in people’s expectations. Skills and speed have supplanted pure strength, which allows for relative neutralisation of the classic oppositions related to gender and/ or age. In conclusion, this relationship to a body «beyond the extreme» is aided by the construction of action worlds which seem like utopia and are often thematised as such in certain productions, for example Last Action Hero with Arnold Schwarzenegger, which is the most explicit example of such thematising.

Les films d’action, en particulier les films d’action américains des années 1990, offrent au corps un canal d’expression qui, non contraint par un principe de réalité référentiel, permet d’en situer le fonctionnement bien au-delà des limites somatiques naturelles. Ce genre cinématographique, mûri historiquement, présente une grande cohérence formelle, gage d’une esthétique autonome qui, sous le thème générique de l’affrontement, voit se déployer des situations diverses où un vocabulaire gestuel et postural spécifique – largement emprunté aux arts martiaux – permet de mettre en scène un ensemble de valeurs liées à des représentations sociales du corps. Objet sémiotique, le corps héroïsé en action peut être appréhendé du point de vue d’une expression dont la substance renvoie au répertoire technique du kung-fu revisité par les écoles de cascadeurs de Hong-Kong. Mais il doit aussi être saisi du point de vue d’un contenu qui a fortement évolué au cours des trente dernières années; de La Fureur du dragon à Matrix, le «style kung-fu» s’est décloisonné, dépassant le genre classique des films de karaté pour devenir un motif quasi obligé des films et séries d’action, et ce dans des registres aussi variés que le policier et l’espionnage ou le fantastique et la science-fiction. Ce décloisonnement progressif, qui bénéficie de l’évolution des techniques cinématographiques et chorégraphiques, n’est pas sans influer sur la construction des scénarios. Il accompagne d’autre part une évolution globale des attentes dans laquelle l’adresse et la vitesse supplantent la force pure, ce qui permet une neutralisation relative des oppositions par genre et par âge. Enfin, ce rapport à un corps «au-delà de l’extrême» est servi par une construction des univers d’action qui prend la forme d’une utopie et est parfois thématisée comme telle dans certaines productions (Last Action Hero, avec Arnold Schwarzenegger, constituant la forme la plus explicite d’une telle thématisation).

Las películas de acción, y mas precisamente las películas americanas de los años noventa, ofrecen posibilidades de expresión al cuerpo que no se refieren a principios de realidad, y que no son apremiadas por limites somaticos naturales. Esta clase de producción cinematográfica, que tuvo una maduración histórica, tiene gran coherencia formal, y una autonomia estética. Desde el tema general de la lucha, se desarollan varias situaciones en las cuales un vocabulario de posturas y gestos, que deben muchos a los artes marciales, permite poner en escena un cojunto de valores relacionadas con representaciones sociales del cuerpo. Objeto semiótico, el cuerpo heroico en acción puede ser interpretado gracias al repertorio del «kung fu» influido pour la escuelas de dobles cinematográficos. Pero tan bien interviene la evolución muy importante de contenidos cinematográficos, desde La Fureur du dragon hasta Matrix. El estilo «kung fu» no se quedo encerrado, pasó las fronteras de la clásica película de «karate» para ser un elemento quasi obligatorio de películas de acción, de tipos muy variados como películas policiacas, de espionaje, fantásticas o de ciencia ficción. Esta liberación de las fronteras de estilos cinematográficos, saca beneficios de la evolución de las técnicas cinematográficas y coreográficas, y influye en la construcción de los escenarios. Tan bien es relacionada con una evolución de las expertaciones y del gusto que favorece la velocidad y el acierto, más que la fuerza pura, lo que permite una neutralización de las oposiciones de edad o de sexo. Por fin, esta relación al cuerpo «mas allà de los extremos», es facilitada por la construcción de universos de acción que se refieren a utopias (en Last Action Heroe, con Arnold Schwarzenegger, la utopia es vuelve a ser el tema).

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