1984
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Jean-Pierre Lautridou et al., « Les terrasses de la Seine dans le méandre d'Elbeuf. Corrélations avec celles de la région de Mantes », Quaternaire, ID : 10.3406/quate.1984.1475
Les étapes de la migration du méandre d'Elbeuf, au cours du Pleistocène, sont jalonnées par des terrasses étagées. Les sédiments de la basse terrasse, plaqués contre une rive concave fossile, à Tourville-la-Rivière, ont révélé une histoire longue et complexe. En contrebas de la basse terrasse, les alluvions holocènes recouvrent totalement les dépôts weichséhens qui reposent sur le plus récent palier d'érosion. Il y a eu plusieurs étapes dans la mise en place des dépôts sablo-caillouteux weichséliens avec au moins une accentuation des méandres associée à une érosion intense, puis une réduction du fleuve à un chenal unique moins sinueux, décollé des rives concaves et s'encaissant soit uniquement dans la nappe de cailloutis, soit aussi dans le substratum (cas le plus fréquent). A la lumière de ce modèle weichsélien, l'histoire de la basse terrasse saalienne peut être reconstituée de façon logique. Entre les terrasses de la basse Seine (comme celle du méandre d'Elbeuf) et celles de l'amont (région de Mantes), on pressent un « knick-point » qui s'est probablement déplacé au cours des temps. Il sépare le domaine aval, influencé par les variations eustatiques, du domaine soumis aux seuls facteurs climatiques. Aux deux régions correspondent deux styles de méandres et deux modes de sédimentation. De plus, les phases d'érosion et de dépôt n'y semblent pas tout à fait synchrones. Les corrélations sont aléatoires, mais tout de même tentées grâce à deux éléments favorables aux datations : 1) les terrasses de l'aval ont beaucoup de lacunes sédimentaires, mais contiennent des intercalations estuariennes interglaciaires, 2) les terrasses de l'amont sont un empilement apparemment sans lacune de tous les apports détritiques (excepté les interglaciaires).