2000
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Jean François Pastre et al., « Le Tardiglaciaire des fonds de vallée du Bassin Parisien (France) [The Late-Glacial from the Paris basin floodplains (France)] », Quaternaire, ID : 10.3406/quate.2000.1660
Les fonds de vallée du Bassin Parisien offrent des enregistrements tardiglaciaires contrastés étroitement liés aux variations climatiques. L'étude des réponses morphosédimentaires et l'analyse des données palynologiques et malacologiques permettent une reconstitution des environnements, dont les grandes lignes s'intègrent bien dans le schéma général du nord-ouest de l'Europe. La transition du Pléniglaciaire au Tardiglaciaire, qui reste la plus mal connue, semble marquée par une phase de sédimentation limono-sableuse, liée à un réseau en tresse. Le Bølling débute par une importante phase d'incision corrélative de l'installation d'un système à méandres évoluant rapidement de plusieurs chenaux à un chenal unique. Si la seconde partie du Bølling et le Dryas moyen voient des épisodes de sédimentation récurrente, l'Allerød est relativement stable. Le développement d'un sol-repère et l'instauration locale d'une sédimentation tourbeuse amorcée au Bølling traduisent l'extension de la couverture végétale et le ralentissement de la dynamique alluviale. Au Dryas récent, une crise d'érosion majeure induit une importante phase de dépôt limono-calcaire, précédant la réincision du début de l'Holocène. Les données palynologiques permettent de reconnaître 3 zones polliniques régionales. La première, à Juniperus, Betula et Artemisia majoritaires, couvre le Bølling (la) et le Dryas moyen (lb). La deuxième correspond à l'Allerød, avec d'abord la prédominance de Betula (2a), puis celle de Pinus (2b). La zone 3, caractérisée par le recul de Pinus au profit d'Artemisia, est associée au Dryas récent. Le passage des malacofaunes du Pléniglaciaire aux associations de la première moitié du Tardiglaciaire (Dryas ancien ? + Bølling) se traduit par le développement des Vallonia et l'apparition d'un cortège de taxons mésophiles. A l'Allerød, les malacofaunes sont plus diversifiées et contiennent des espèces xérophiles. La dégradation climatique du Dryas récent se traduit par une baisse importante des effectifs et de la diversité spécifique. Si les enregistrements concernés restent partiellement lacunaires, leur réponse aux variations climatiques modulées par le couvert végétal, constitue un bon reflet de l'évolution des bassins-versants et de la dynamique fluviale dans ce domaine à relief peu contrasté du nord-ouest de l'Europe.