2003
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Pierre Mandier et al., « Chronostratigraphie des accumulations würmiennes dans la moyenne vallée du Rhône. L'apport des dates radiocarbone », Quaternaire, ID : 10.3406/quate.2003.1735
Une datation radiocarbone du forage de Moras (30 800 cal BP), située à la base de dépôts lacustres liés à une obturation de la vallée du ruisseau de Moras par une langue diffluente du glacier du Rhône, permet d'affirmer que ce dernier a bien envahi le piedmont au Würm récent et que cette récurrence peut se corréler au stade D des moraines internes (Mandier, 1988a). Cette chronostratigraphie est par ailleurs confirmée au niveau des alluvions fluviatiles de la vallée du Rhône dans la région du Péage-de- Roussillon (24 000 cal BP et 22 350 cal BP) et de la vallée de l'Isère à Saint-Hilaire-du-Rosier (32 500 cal BP et 25 500 cal BP). Les dernières terrasses du Würm au-dessus de l'Holocène sont situées morphologiquement au 2/3 du creusement post-stade D. Elles sont toutes comprises entre 17 000 cal BP et 18 250 cal BP tant dans la vallée du Rhône que dans celle de l'Isère : elles se corrèlent au stade E (Morestel). Une comparaison prudente avec la carotte GRIP du Groenland permet de proposer que le LGM rhodanien du stade A > 45 000 cal BP (industries du Moustérien laminaire au sommet d'une terrasse) soit plutôt correlé au stade isotopique 4 (événement de Heinrich 6). En revanche, pour les stades B et C, deux solutions peuvent être proposées : la première permettrait de les associer au double pic de froid entre les interstades "GRIP" 4 et 5, la seconde consisterait à les associer respectivement aux événements de Heinrich 5 et 4. Quant au stade D, il correspondrait clairement au sévère coup de froid compris entre les interstades "GRIP" 3 et 2 (événement de Heinrich 2). Enfin, le stade E (Morestel) doit être relié au coup de froid posténeur à l'interstade 2 et qui s'achève vers 18 250 cal BP.