2003
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Larbi Boudad et al., « Les formations fluviatiles du Pléistocène supérieur et de l'Holocène dans la "plaine" de Tazoughmit (Oued Rheris, piémont sud-atlasique de Goulmina, Maroc) [Upper Pleistocene and Holocene fluvial sedimentation in the " pkaa " Tazoughmit (Oued Rheris, High Atlas southern piedmont of Goulmina, Morocco).] », Quaternaire, ID : 10.3406/quate.2003.1738
Sur le piémont sud du Haut-Atlas calcaire oriental, les formations sédimentaires quaternaires superficielles des cônes de déjection de l'oued Rheris, dans la Plaine de Tazoughmit, appartiennent au Pléistocène terminal (= Soltanien récent, ici « formation de M'Zlarad »). Il s'y emboîte une formation holocène (= rharbienne, ici « formation de Tamda »), sous forme de terrasse alluviale. Plusieurs unités stratigraphiques sont distinguées au sein de ces formations. La formation de M'Zlarad débute par les séries détritiques grossières habituelles des zones de piémonts, surmontées par des ensembles de niveaux limoneux plus ou moins argileux et concrétionnés ubiquistes du Soltanien supérieur marocain ; elle se termine par une série hydromorphe plus fine à nombreux indices palustres, datée a 19 465 ± 150 ans B P, puis est recouverte par de nouveaux limons rougeâtres et des épandages plus grossiers de glacis. La formation de Tamda s'est emboîtée dans la précédente à l'Holocène supérieur (3540 ± 60 ans B P), après une période d'incision linéaire marquée dans la Plaine de Tazoughmit. Il semble en effet que la sédimentation se soit déplacée entre temps à l'aval de Goulmima, ou l'oued Rheris a construit un second grand cône, dont les épandages proches de la surface sont datés à 12 345 ±110 ans B P. Ces premiers résultats sont en bon accord avec les connaissances acquises sur l'évolution des piémonts atlasiques et anti-atlasiques marocains au Pléistocène supérieur et à l'Holocène, ainsi que des régions voisines du Maghreb. Ils montrent l'installation d'une période humide à tendance biostasique entre environ 22 000 et 18 000 ans B P, suivie d'une période plus aride, rhexistasique, entraînant l'incision des formations précédentes avant les dépôts de l'Holocène ancien. Bien plus tardivement, une nouvelle terrasse alluviale se met en place vers 3 500 ans B P, lors d'une récurrence humide. Ces résultats soulignent la complexité de la relation phases d'alluvionnement et d'érosion, variations climatiques et la nécessite de nouvelles investigations sur la période charnière Pléistocène supérieur-Holocène inférieur.