2017
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Fabrice Bigot et al., « Le four 12005 de l’atelier de potiers d’Espeyran (Saint-Gilles-du-Gard) : un témoin du développement économique de la basse vallée du Rhône durant la période augustéenne précoce », Revue archéologique de Narbonnaise, ID : 10.3406/ran.2017.1954
Localisée au point de convergence entre la lagune du littoral du Languedoc oriental et le bras occidental du Rhône, l’agglomération portuaire d’Espeyran occupe une place idéale pour la redistribution des marchandises par voies fluvio-maritimes et terrestres. Les prospections magnétiques et les sondages effectués sur le site entre 2007 et 2009 ont mis en évidence la présence d’un vaste atelier de potiers. La fouille d’un de ces fours en 2015 apporte de nouveaux éléments sur les productions ; elle suggère la fabrication de terres cuites architecturales, d’amphores et de céramiques dans cette zone artisanale. Le fonctionnement de l’atelier dès la deuxième moitié du Ier s. av. J. ‑C. est attesté grâce à la modélisation des données chronologiques (datations archéomagnétiques, 14C, mobilier). De plus, l’étude anthracologique illustre l’évolution de l’approvisionnement en bois durant la période d’activité du four dégagé, ce qui permet d’alimenter une réflexion sur la relation entre la mise en gestion de l’environnement forestier et le développement de l’artisanat potier dans la basse vallée du Rhône. Ce travail pluridisciplinaire illustre in fine le lien étroit entre l’essor de cette activité, celui de l’usage des terres cuites architecturales dans la construction, de la viticulture et les déductions coloniales césariennes.