2016
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Neil Davie, « The Impossible Prison ? Crime, Penal Policy and Society in Nineteenth-Century England », Recherches anglaises et nord-américaines (documents), ID : 10.3406/ranam.2016.1528
Cet article met à l’épreuve des faits, l’analyse la plus courante de «la prison victorienne», à savoir un ensemble immuable et incontesté de pratiques et de discours punitifs, ayant pour corollaire l’établissement d’édifices carcéraux imposants, tels que ceux de Pentonville, Reading ou Dartmoor. Cette conception, associée aux influents travaux de l’historien Michael Ignatieff, voit dans le «penitentiary» l’avènement d’un nouveau paradigme, approuvé officiellement dans les premières décennies du XIXe siècle, et dominant la politique pénale pour le reste du siècle. Si l’on prend l’exemple de Millbank, premier «penitentiary» pour forçats édifié en 1816, la réalité semble toutefois bien différente. Les réformateurs de prison durent déployer beaucoup d’efforts pour se faire entendre dans le marché très concurrentiel de la politique pénale, et ce avec un succès souvent mitigé. Lorsqu’ils réussirent à mettre en œuvre leurs idées nouvelles, notamment dans la construction et la gestion des prisons, leur politique, loin de faire l’unanimité, fut accompagnée de controverses et accusée d’échec. Même la prison de Pentonville (1842), souvent considérée comme le fleuron du régime pénitentiaire britannique, n’échappa pas à ce destin.