2010
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Jelle Haemers et al., « Le commun se esmeut. Een onderzoek naar het politieke optreden van het “gemeen” in het kader van de Gentse opstand (1379-1385) », Revue belge de Philologie et d'Histoire (documents), ID : 10.3406/rbph.2010.7922
Jelle Haemers & Dries Merlevede, Le commun se esmeut. La politique du “ commun” pendant la révolte gantoise de 1379-1385. Dans cet article – une étude philologique et historique des sources et chroniques concernant la révolte de la ville de Gand contre le comte de Flandre pendant les années 1379-1385 –, nous examinons la signification exacte des mots et des expressions qui ont été utilisés pour définir la foule anonyme qui a participé aux nombreuses révoltes urbaines dans le comté de Flandre au Bas Moyen Âge. Le contenu du terme «commun » («g(h) emeen » en néerlandais) a évolué au cours des XIVe et XVe siècles. Comme l’étymologie du mot «commun » l’indique, ce terme était utilisé, d’une part, pour décrire tous les habitants d’une ville qui payaient des impôts afin d’en permettre le bon fonctionnement, d’autre part – et c’est le contexte des sources qui nous en informe – ce mot réfère aussi aux groupes qui étaient exclus du pouvoir politique dans les villes des anciens Pays-Bas méridionaux. Comme le contexte politique de ces villes changeait constamment, la signification des termes «commun » et «g(h) emeen » a évolué également. Alors que dans les années 1280 les sources rangent aussi les riches marchands en lutte pour obtenir le droit à la participation politique parmi le «commun » des villes, au XVe siècle, par contre, seuls les artisans urbains sont qualifiés de la sorte. D’ailleurs, contrairement à ce que les chroniques médiévales veulent faire croire à leurs lecteurs, ces foules dites «révolutionnaires » n’étaient pas poussées par des émotions impulsives, ni par une colère irrationnelle quand elles contestaient des décisions politiques prises par les élites urbaines, mais par des idées politiques claires et sophistiquées. Le «commun » des villes a ainsi lutté pour maintenir les privilèges et coutumes qu’il avait acquis au cours des ans et pour participer de façon permanente aux institutions politiques urbaines. Cet idéal commun et la conviction qu’il pouvait être atteint expliquent non seulement la fréquence mais aussi l’intensité des révoltes urbaines dans l’ancien comté de Flandre au Bas Moyen Âge.