1995
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Sylvie Lambert et al., « Droits de propriété et modes d'accès à la terre en Afrique : une revue critique », Revue d’Études en Agriculture et Environnement (documents), ID : 10.3406/reae.1995.1464
A partir d'une revue des principales théories économiques et d'observations issues d'exemples africains, les auteurs relèvent une confusion fréquente entre les notions de tenure foncière et de modes d'accès à la terre. L'objectif est de clarifier et de suggérer de nouvelles directions de recherche, et d'examiner d'éventuelles spécificités des faits africains. En premier lieu sont synthétisés les concepts de tenure et de droits de propriété tels qu'ils ont été affinés par l'économie néo-institutionnaliste. Cette approche gagnerait en pertinence en précisant mieux la notion de règle, parfois simplifiée alors que celle-ci est au fondement d'une telle approche. Une série de cas africains sont présentés, qui soulignent les possibles juxtapositions, ainsi que le caractère évolutif des systèmes de droits, en fonction d'environnements économiques ou démographiques en transformation. La fréquente dichotomie entre propriété privée, qui serait seule à être efficace, et systèmes traditionnels, est également discutée. En second lieu sont analysées les théories relatives aux différents modes de faire-valoir de la terre, qui font référence à différents types de contrats : salariat, fermage, métayage. Ce dernier contrat a fait l'objet de très nombreuses études, car il est réputé inefficace tout en étant une institution répandue. Les différents modèles qui ont tenté de résoudre ce «puzzle» sont passés en revue, en particulier, après ceux de Marshall et de Cheung, ceux qui font intervenir les facteurs explicatifs suivants : le partage du risque, l'information imparfaite, l'imperfection des marchés (incomplétude ou absence). Ceux-ci sont éclairés par des exemples de contrats observés en Afrique de l'Ouest. Les faits africains illustrent la complexité des liens entre les droits de propriété et les contrats d'accès à la terre et ont pour trait marquant le caractère évolutif de certains contrats de métayage.