1975
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Michèle Saint-Marc, « Recherche scientifique et humanisme », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1975.1950
Après un rappel des définitions de la science, l'auteur insiste sur les caractères de la Recherche Scientifique qui en font toute la difficulté et aussi tout l'intérêt. Le marginalisme de la Recherche par rapport à la Science officielle résulte de la mise en contestation tactique des principes apparemment les plus assis de la Science officielle dans le but de mieux approcher la vérité. Il en résulte de nombreuses difficultés. Tout d'abord au niveau des personnes, le chercheur étant le vérificateur parfois dénonciateur des théories admises par tous, sa situation n'est pas confortable. Ennemi de ceux qu'il dénonce, peu entouré car seul avec son équipe dans la voie vers une «vérité plus vraie», il est un homme intellectuellement souvent isolé. Il doit cependant avoir le courage de s'auto-critiquer et de s'auto-réformer. Sur le plan financier, le chercheur est aussi dépendant qu'il est isolé sur le plan intellectuel. L'expérimentation de ses théories, la publication de ses résultats sous son propre nom, dépendent souvent de ceux mêmes qu'il conteste intellectuellement. En effet, mis à part le secteur privé où ce sont les perspectives de profit qui servent de critère de financement, les commissions qui distribuent le financement des recherches et statuent sur la carrière des chercheurs, sont composées, à part quelques représentants des chercheurs, de représentants de la science officielle. Ces problèmes sont communs à tous les pays, collectivistes ou capitalistes. Partout, le chercheur doit pour faire progresser la science, lutter contre lui-même pour éviter l'autosatisfaction et contre le conservatisme naturel officiel. De grande rigueur intellectuelle, courageux pour s'imposer, scrupuleux, inventif, le chercheur est un travailleur d'élite. L'auteur cherche ensuite à dépasser le clivage classique entre sciences exactes et sciences humaines qui ferait des secondes un produit de luxe subalterne. L'essor actuel des sciences humaines est, au contraire, le signe d'une promotion de la personne humaine bien utile dans des sociétés qui s'interrogent sur la finalité de la croissance économique.