1975
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François Meyers et al., « Discussion. troisième journée », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1975.1992
La troisième journée du colloque, présidée par M. Mascard, a pour thème « l'adaptation des hommes ». Dès le départ, M. Mascard suggère que les débats portent directement sur les deux grandes questions soulevées par ce sujet: les procédures de recrutement du personnel et les procédures de perfectionnement et de recyclage. M. Meyers et M. Denkovic présentent ensuite brièvement leurs rapports et formulent quelques remarques complémentaires. M. Meyers fait part d'inquiétudes qu'il éprouve après avoir traité le sujet qui lui a été proposé : inquiétudes de climat, car il est l'un des rares praticiens participant au colloque, inquiétudes de méthode aussi, car il a employé un vocabulaire propre pour les questionnaires envoyés à de nombreux pays et a le sentiment que des réalités plus fondamentales se cachent derrière les réponses. De plus, la France ayant tardé à répondre, il craint d'avoir négligé un mouvement de perfectionnement important existant en dehors des structures prévues. S'interrogeant par ailleurs sur le choix des moyens destinés à corriger les effets des règles de formation et de sélection qui, dans la plupart des pays, ont tendance à se scléroser, il relève l'absence de cohésion des mesures prises, car s'il est indispensable d'introduire plus de souplesse afin de faire face à des besoins nouveaux, il semble également souhaitable de pouvoir insérer cette démarche dans une certaine doctrine et une certaine politique. Il est à craindre, en matière de perfectionnement notamment, que les bonnes intentions n'aient pris de vitesse une politique d'ensemble. M. Denkovic insiste tout d'abord sur le rôle de la fonction publique dans les pays socialistes et en trace les grandes lignes : la recherche de l'intérêt général, la garantie des droits des citoyens, l'établissement d'un niveau de vie déterminé. Puis, il résume brièvement les principes sur lesquels repose le choix des fonctionnaires et les différents éléments dont il est tenu compte lors de leur nomination à un poste déterminé. Les problèmes abordés dans ce rapport général sont développés au cours des débats par les participants des différents pays socialistes. Ainsi MM. Starosciak, Stjepanovic, Popovic, Kostadinov, Vintu, apportent des précisions sur les systèmes adoptés par la Pologne, la Yougoslavie, la Bulgarie, la Roumanie et les questions qui n'ont pas manqué de s'y poser. MM. Schnur et Siedentopf illustrent par des exemples les solutions retenues par l'Allemagne fédérale. Quant à la France, MM. Bodiguel, de Baecque et Bocognano présentent sous des éclairages différents le thème retenu pour cette dernière séance du colloque. M. Bodiguel communique le résultat d'une étude portant sur la carrière des anciens élèves de 1'E.N.A. et s'interroge notamment sur le rôle et l'importance de l'influence politique sur la promotion des fonctionnaires. Il estime que, si elle n'est pas niable, elle demeure néanmoins difficile à évaluer avec précision et serait inférieure à ce qu'on a pu dire parfois. M. Mascard souligne l'intérêt de cette question et rappelle que l'aspect politique est, en ce domaine fondamental dans les pays socialistes. M. Rybicki indique qu'à une certaine époque (dans les années qui ont suivi l'instauration d'un régime socialiste) ce critère a été déterminant en Pologne. M. de Baecque examine pour sa part les possibilités d'adaptation et de perfectionnement des fonctionnaires, le frein constitué par la sécurité de l'emploi, les risques inhérents à l'inadaptation. Il suggère de favoriser l'adaptation des fonctionnaires à leur emploi en créant des corps aussi larges que possible et souhaite qu'un équilibre entre une formation initiale (souvent coûteuse) et la formation en cours de carrière, soit recherché. M. Bocognano fait un bref inventaire des différents moyens utilisés par l'administration en matière de recyclage, qu'il a eu l'occasion d'expérimenter, et expose leurs avantages et leurs inconvénients. M. Rybicki, en conclusion, fait part de sa satisfaction de constater que la connaissance des problèmes juridiques, administratifs et politiques, a progressé au cours des dernières années dans les pays européens. Il ne s'agit plus seulement d'expliquer la pratique, mais aussi de l'influencer, de l'améliorer. L'unité des principes marxistes n'apporte pas de solution aux problèmes pratiques. Une discussion commune entre les différents pays socialistes s'avère donc souhaitable. Il se félicite également de l'atmosphère dans laquelle s'est déroulé le colloque. M. Molitor insiste sur la nécessité de prolonger ces journées au cours desquelles des questions très différentes et très vastes ont été abordées. Il faudrait pour des rencontres ultérieures déterminer des thèmes plus limités et préciser la manière dont ils seront traités. M. Bauchet, après avoir rappelé l'importance de la science administrative, propose d'apporter l'aide du C.N.R.S. à des recherches ultérieures en favorisant la multiplication des contacts directs personnels, l'organisation de tables rondes spécialisées et en développant la publication d'études relatives à ce domaine. Y. FORTIN