1981
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Joseph Casas et al., « Regards froids sur l'agriculture soviétique », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1981.2329
Les nombreuses présentations qui ont été faites d'e l'agriculture soviétique en réponse à la curiosité qu'elle a suscité à la suite de ses récents avatars (la mauvaise récolte 1979 et l'embargo céréalier nord-américain) reposent sur des méthodes d'évaluation discutables qui tendent à en donner une image contestable. Après avoir rappelé les grandes étapes du développement de ce secteur, un certain nombre d'idées reçues concernant le modèle mis en œuvre sont relativisées ou même remises en cause à partir des données disponibles, interprétées du point de vue de l'agronome : hyperindustrialisation, gigantisme, choix de la voie sèche pour l'alimentation animale, etc. Puis les résultats sont appréciés en tenant compte de leur évolution et en les restituant dans leur contexte et par rapport à ceux de pays ayant des conditions comparables. Ces résultats sont en progrès rapide et atteignent déjà un bon niveau malgré des faiblesses qui restent à combler. La modernisation accélérée de l'agriculture soviétique actuelle tire sa nécessité autant du besoin d'améliorer l'approvisionnement du pays que de satisfaire l'exigence de conditions modernes de vie et d'activité pour les travailleurs et enfin de faire face à des perspectives démographiques très contraignantes. Au total ce secteur est aujourd'hui en pleine mutation, selon les schémas qui paraissent loin d'être figés et monolithiques. Ses perspectives restent très ouvertes et semblent notamment liées à la place qui sera faite aux formes démocratiques de gestion. Sur le plan de la méthode l'évolution d'une telle agriculture ne peut s'apprécier qu'en référence à sa propre cohérence et non pas à l'aide des modes d'évaluation élaborés pour les systèmes agricoles qui nous sont plus familiers.