L'Union Soviétique et le monde en développement : Thermidor dans la lutte révolutionnaire

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1988

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Edward Kolodziej et al., « L'Union Soviétique et le monde en développement : Thermidor dans la lutte révolutionnaire », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.1988.1356


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Résumé En Fr

The Soviet Union and the developing world : Thermidor in the revolutionary struggle As a revolutionary power, the Soviet Union has been committed since its inception to transforming the international system to fit its vision of a new socialist order. This vision has now to be tempered by the constraints imposed by an intractable international system resistant to Soviet coercion and blandishments and by the mixed experience of the Soviet Union in advancing its interests and aims in the developing world. There is growing evidence that these structural limits and the disappointing record of the Soviet Union in the Third World are gradually, if reluctantly, being internalized in the ideological debates and in the foreign-policy planning and priority-setting of Soviet leaders. As reality, perception, and diminished expectations of substantial gains in the near future in the developing world converge, their impact on Soviet behavior is reinforced by the imperative for better relations with the West arising from the overriding priority assigned by the Gorbachev regime to domestic techno-economic development and socio-political reform. Together these factors advise a Thermidor in the revolutionary struggle.

En tant que pouvoir révolutionnaire, l'Union soviétique s'est consacrée dès sa création à la transformation du système international conformément à sa conception d'un nouvel ordre socialiste. Cette intention doit être désormais tempérée par les contraintes venues d'un système international intraitable, qui résiste à la force et aux cajoleries soviétiques et par les succès mélangés que l'Union soviétique a obtenus en essayant de faire progresser ses intérêts et ses objectifs dans les pays en développement. Il est de plus en plus clair que les contraintes structurelles et les résultats décevants de l'Union soviétique dans le tiers monde sont, progressivement, même si c'est à contre-cœur, pris en compte dans les débats idéologiques ainsi que dans l'élaboration de la politique extérieure et dans le choix des priorités définies par les dirigeants soviétiques. La réalité, la prise de conscience de cette réalité et le faible espoir d'obtenir rapidement des succès importants dans le tiers monde étant convergents, leur impact sur le comportement soviétique est renforcé par la nécessité d'une amélioration des relations avec l'Occident, dérivée de la priorité absolue accordée par le régime de Gorbatchev au développement économique et technique. Ces facteurs s'additionnant, il serait judicieux d'organiser un Thermidor dans la lutte révolutionnaire. Dans les deux premières sections de cet article, on expose les limites de la puissance de l'Union soviétique et les sombres perspectives de sa politique à l'égard des pays en développement. Cette analyse est ensuite confrontée, dans la troisième section, aux tentatives des analystes et des dirigeants politiques soviétiques de réconcilier les objectifs révolutionnaires avec la rareté des ressources ; avec le contrepoids que constituent les autres États et le système économique dominant non socialiste, dont le bloc soviétique est de plus en plus dépendant ; avec le déclin du modèle soviétique en tant que voie à suivre pour la modernisation du tiers monde, et avec la nécessité d'une réforme et d'un développement internes en Union soviétique. Dans la dernière section, on circonscrit les principaux dilemmes auxquels seront confrontés les dirigeants soviétiques lorsqu'il faudra s'adapter à une période de Thermidor. En voulant réformer le système de l'intérieur, ils mettent en danger le régime soviétique lui-même (c'est de là que proviennent nombre de contraintes pesant sur le Kremlin), l'empire en Europe de l'Est et la viabilité des États inféodés du tiers monde. Mais, ainsi que l'a plusieurs fois observé le secrétaire général du parti, Mikhail Gorbatchev, le système soviétique est en crise ; les anciennes méthodes ne sont plus valables. Des solutions et des stratégies nouvelles doivent être élaborées, quels qu'en soient le risque et le coût, pour renforcer l'Union soviétique au niveau interne et accroître son influence à long terme sur le monde extérieur.

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