1990
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Patrick Gutman, « Quelles perspectives pour la Coopération Industrielle Tripartite Est-Ouest-Sud ? », Revue d'études comparatives Est-Ouest (documents), ID : 10.3406/receo.1990.1479
A travers la Coopération Industrielle Tripartite (CIT), les pays de l'Est sont devenus pendant les années soixante-dix et quatre-vingt co-réalisateurs d'ensembles industriels dans les pays en développement. L'inclusion de prestations effectuées par les centrales de commerce extérieur socialistes dans les soumissions occidentales permet en effet d'abaisser le coût global des projets que veulent réaliser les pays hôtes. C'est une pratique particulièrement originale de la part des firmes occidentales que d'aller chercher à l'Est l'appui nécessaire pour enlever les appels d'offres internationaux. La CIT souligne aussi la volonté des pays de l'Est de jouer un rôle accru dans la Division Internationale du Travail. Mais, en même temps, peuvent apparaître des contradictions entre les intérêts micro-économiques des entreprises occidentales et les intérêts géopolitiques de leurs États-Nations d'appartenance. En effet, la CIT constitue pour l'Est un moyen d'étendre sa sphère d'influence dans le Tiers-Monde pro-occidental (en particulier avec l'aide des firmes occidentales chefs de file qui donnent l'occasion aux centrales de commerce extérieur socialistes de diversifier leur mode de présence et d'engagement au Sud). En relation avec le nouveau contexte, l'article a un double objectif : a/ apprécier dans quelle mesure les bouleversements de 1989 ont altéré ou non la nature politique et géopolitique du mécanisme tripartite ; b/ vérifier si les déterminants économiques de la CIT sont encore valables au début des années 1990. En d'autres termes, la rationalité micro-économique de la CIT — qui jusqu'à maintenant s'articulait autour de la fixation du prix d'offre des complexes industriels — est-elle toujours à l'œuvre dans le contexte actuel ?