Le crépuscule des ethnies. Le recensement russe de 2002 en République du Bachkortostan

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2003

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Xavier LeTorrivellec, « Le crépuscule des ethnies. Le recensement russe de 2002 en République du Bachkortostan », Revue d'études comparatives Est-Ouest, ID : 10.3406/receo.2003.1627


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Résumé En Fr

In line with the idea of centrifugal forces breaking up the USSR, the question of "nationalities" occupies a central place in inquires about the Russian Federation's future, its political evolution and the institutional equilibrium of its territorial units. The Federation's ethnic diversity helps account for conflicts running through a society unsure of its identity. In this respect, the census of October 2002 has sharpened former tensions and rivalries between the central government, non-Russian nationalities and ethnic groups searching for recognition. Rather than referring to the weight of the imperial or Soviet past, which figures in substantialistic interpretations of identities and underlies the state's classification of individuals, we should try to better understand the conditions for reappropriating a tradition. A census is a special moment when a society bares itself. Beyond ethnic rivalries and the search for statistical majorities, advancing liberalization and individualization have loosened restrictive ethnicities. A census reveals not only the distribution of various groups but also the importance of relations with the central government. After describing the history of the Volga-Ural region, the case of Bashkortostan is used to shed light on the subjective reality of individual's relations with their identities, which are being used for political and scientific purposes.

Prolongeant l'idée d'un éclatement de l'URSS sous l'effet de forces centrifuges, le fait national est devenu central dans les interrogations sur l'avenir de la Fédération de Russie, tant sur le plan de son évolution politique que sur celui de l'équilibre institutionnel de ses territoires. La diversité ethnique de sa population sert à expliquer les tensions et les conflits qui parcourent une société incertaine de son identité. Vu sous cet angle, le recensement d'octobre 2002 n'a fait qu'accentuer des antagonismes déjà anciens : rivalités entre l'État central, les nationalités non russes et des groupes ethniques en quête de reconnaissance. Mais plutôt que de revenir sur le poids du passé - ce passé impérial et soviétique que l'on retrouve notamment dans la lecture substantialiste des identités et dans la catégorisation des individus par l'État -, il importe de mieux comprendre les conditions dans lesquelles s'effectue la réappropriation rétrospective d'une tradition. Or le recensement est un moment privilégié de dévoilement de la société à elle-même : par-delà les rivalités ethniques et la recherche de majorités statistiques, l'avancée du processus de libéralisation et d'individualisation a desserré les nœuds contraignants de l'appartenance ethnique. En plus de l'état des rapports de force, le recensement des identités choisies a montré la force du rapport à l'État. Après avoir resitué le débat dans l'histoire de la région Volga-Oural, cet article s'attache, en partant de l'expérience du Bachkortostan, à éclairer, derrière les instrumentalisations politiques et scientifiques de l'ethnicité, la réalité subjec- tiviste du rapport des individus à leur identité.

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