1970
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Philippe d' Iribarne, « Les motivations sociales de la consommation et le comportement des consommateurs », Revue économique, ID : 10.3406/reco.1970.407902
A côté des satisfactions matérielles qu'elle procure (apaiser la faim, protéger du froid) la consommation intervient dans les rapports avec autrui. Elle est un facteur de prestige et intervient en outre dan» la plus ou moins bonne intégration de l'individu au sein du groupe social auquel il appartient. Un modèle donnant une représentation simplifiée des phénomènes mis en jeu permet d'examiner les répercussions de cet état de fait sur le comportement des consommateurs. Il permet en particulier de mieux voir comment les effets d'intégration : peuvent infléchir des comportements de consommation qui, pour des raisons quelconques, seraient déviants par rapport au comportement d'un groupe que l'individu ne veut pas ou ne peut pas quitter ; introduisent une certaine viscosité dans l'évolution de la consommation et peuvent permettre le maintien indéfini par la seule pression de l'habitude du groupe, de consommations n'ayant aucune autre motivation, mais que personne n'a intérêt à prendre l'initiative d'abandonner. Il permet également d'aborder certains mécanismes relatifs à la consommation dans une société où il existe plusieurs groupes sociaux entre lesquels il y a certaines possibilités de passage. On peut voir que plus ces possibilités sont fortes, plus chaque groupe tend à se constituer avec des individus ayant un même niveau de consommation, moins les différences de prestige entre groupes à niveau de consommation égal sont fortes, moins les problèmes d'intégration interviennent dans la fixation du niveau de consommation de chaque individu.