1972
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Gérald Marion et al., « Une analyse économique de la disparité inter-ethnique des revenus », Revue économique, ID : 10.3406/reco.1972.408007
Dans cet article, les auteurs appliquent la théorie du commerce international à l'explication des disparités de revenu entre les groupes anglophones et francophones au Québec. On postule que les Canadiens francophones (groupe ethnique F) et les Canadiens anglophones d'origine britannique (groupe B) forment deux entités économiques distinctes. Dès lors, l'analyse de la maximation et de la répartition des revenus entre eux peut être effectuée, par analogie, comme celle de pays différents à partir de la théorie du commerce international. En vue de l'application de cette théorie, les auteurs font ressortir d'abord deux conditions au commerce. En premier lieu, les deux groupes B et F doivent posséder des stocks de capital et de travail dans des proportions différentes. La seconde condition se rapporte aux objectifs poursuivis. On sait que selon la théorie du commerce international, si les échanges s'effectuent jusqu'à ce que le rendement marginal sur chacun des facteurs soit égalisé entre les pays, la production de l'univers sera maximum. De même en est-il des échanges entre les groupes ethniques au sein d'un pays. La production ou le revenu du pays sera maximum si les échanges entre groupes ethniques s'effectuent jusqu'à ce que les revenus des détenteurs de facteurs de production soient maximum. Mais la maximation du revenu total de l'ensemble du pays ne signifie pas que le revenu de chaque groupe ethnique est le plus élevé possible. Dès lors, les agents économiques d'un groupe ethnique peuvent rejeter l'objectif de la maximation du revenu du pays pour maximer plutôt le revenu de leur propre groupe ethnique. Ce sont ces diverses hypothèses que les auteurs utilisent afin de trouver une explication à l'inégalité des revenus. Ainsi, les auteurs présentent d'abord un modèle des échanges entre les groupes ethniques. Ensuite, à partir des quantités de stock de travail et de capital qui existent au Québec, ils en tirent les taux relatifs de la rémunération du travail et du capital dans les secteurs francophones et anglophones. Enfin, ils confrontent les résultats des calculs aux données de l'observation.